Les travaux relatifs à l’importance de notre microbiote intestinal sur notre santé se multiplient. Dernier en date, celui de chercheurs français qui montre qu’un déséquilibre de notre flore favorise les états dépressifs.
STRESS, MICROBIOTE ET DÉPRESSION
Alors comment cela se passe concrètement ? Les auteurs ont observé, sur modèle animal, que lorsque survient une modification du microbiote intestinal, engendrée par un stress chronique, cela provoque un effondrement de métabolites lipidiques (des petites molécules issues du métabolisme) dans le sang et le cerveau. Lorsque ces métabolites, appelées endocannabinoïdes, ne sont plus présentes dans l’hippocampe, une région clé du cerveau qui participe à la formation de nos souvenirs et des émotions, un état dépressif s’installe. Et comme le soulignent les chercheurs, « de façon surprenante, le simple transfert du microbiote d’un animal présentant des troubles d’humeur à un animal en bonne santé suffit à induire des modifications biochimiques, et conférer des comportements synonymes d’un état dépressif chez ce dernier ». La bonne nouvelle dans tout ça, c’est que les chercheurs sont parvenus à identifier certaines espèces bactériennes qui sont fortement diminuées chez les animaux présentant des troubles de l’humeur. Et ils ont montré qu’avec un traitement oral composé de ces mêmes bactéries, il serait possible de traiter l’état dépressif. « Ces bactéries pourraient agir en tant qu’antidépresseur », concluent-ils. « On parle alors de psychobiotiques ».
Source : Institut pasteur, 11 décembre 2020 Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet