« Je digère mal le lait, je suis donc intolérant au lactose ». « Le pain me fait gonfler, donc je suis intolérant au gluten ». Nombreux sont ceux qui s’autodiagnostiquent des intolérances alimentaires. Mais les choses sont-elles si simples ? Comment se fait réellement le diagnostic ?
Les intolérances alimentaires sont très à la mode. A tel point que des produits garantis « sans gluten » ou « sans lactose » pullulent dans les supermarchés. Mais au fait, c’est quoi une intolérance liée à l’alimentation ?
Douleurs abdominales ou encore diarrhées et flatulences. Le terme d’intolérance alimentaire regroupe différents symptômes liés à la consommation de certains aliments. Les déclencheurs les plus fréquents sont le lactose (un sucre du lait) et le gluten (une protéine retrouvée dans le blé, le seigle et l’orge). En fait, ces réactions sont généralement dues à une insuffisance fonctionnelle de l’intestin, qui empêche les aliments d’être correctement digérés. Par exemple, le lactose nécessite une enzyme, la lactase, pour être digéré. Et si la lactase est produite en quantité insuffisante, le lactose parvient dans le côlon où il est fermenté par des bactéries occasionnant les diverses – et peu agréables – manifestations…
Mais il ne s’agit pas là d’une allergie. Une intolérance alimentaire ne met pas la vie de celui qui en souffre en danger.
Des tests spécifiques
Il ne suffit pas d’avoir mal au ventre pour se déclarer « intolérant ». Pour poser un diagnostic, tout commence généralement par l’anamnèse. En clair, les antécédents du patient. Puis une batterie de tests aidera à confirmer les soupçons.
Pour l’intolérance au lactose
Le test biologique est un test respiratoire à l’hydrogène visant à mesurer la concentration d’hydrogène dans l’air expiré. En effet, la seule source d’hydrogène produite par un individu provient de la fermentation par les bactéries du côlon. Après passage dans le sang, environ 15 % de la quantité d’hydrogène produite dans le côlon est expirée par les poumons.
Le test dure environ 4 heures. Après avoir absorbé un liquide contenant 20 à 25 g de lactose, à jeun, le patient expire dans un embout toutes les 30 minutes. La quantité d’hydrogène produit par le gros intestin et présent dans les échantillons d’haleine expirés sont analysés. Si la concentration d’hydrogène est anormalement élevée, l’organisme n’a pas absorbé le lactose. Vous êtes donc bien intolérant.
Pour l’intolérance au gluten
Une maladie cœliaque (intolérance au gluten) peut être diagnostiquée à l’aide d’une prise de sang afin de rechercher des anticorps spécifiques. Une endoscopie digestive haute peut aussi être réalisée afin de prélever des fragments de tissus sur le duodénum.
Et ensuite…
Une fois l’intolérance diagnostiquée, les aliments déclencheurs doivent être abandonnés. Puisque de petites quantités sont généralement tolérées en cas d’intolérance au lactose, déterminez le seuil à ne pas dépasser avec un ou une nutritionniste. En cas de maladie cœliaque en revanche, un régime strict sans gluten doit être initié.
A noter : Se passer de gluten sans raison scientifique peut exposer à un risque de carence. Surtout si vous n’équilibrez pas vos repas en conséquence, en remplaçant par exemple le gluten par des protéines végétales.
Source : ameli.fr – Centre d’allergie suisse
Écrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet