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Petite histoire de la migraine

Petite histoire de la migraine

Les premières descriptions de céphalées remontent à l’Antiquité et sont particulièrement riches dans la littérature du XIXe siècle, de Balzac à George Sand, époque qui connaît aussi de nombreuses expériences de traitement médical. Propos recueillis auprès d’Esther Lardreau, historienne de la médecine.

Depuis quand connait-on la migraine ?

Le mot lui-même existait déjà au XIIe siècle, pour exprimer l’idée de dépit. Le sens médical s’est forgé peu à peu. D’abord adjectif, le mot qualifiait une douleur de la tête accompagnant certaines pathologies. On parlait ainsi de « goutte migraine », de « fièvre migraine ». A partir du XIVe siècle, « migraine » est devenu synonyme de douleur dans une moitié du crâne. Étonnamment, c’est ce terme populaire qui est passé dans le langage médical, alors que les mots français savants comme « hémicrânie » ou « céphalalgie », venus du grec et du latin hemicrania et cephalalgia, sont restés peu usités. Les descriptions des crises de migraine sont cependant bien plus anciennes, on en trouve d’assez justes dès l’Antiquité. Par exemple, le médecin grec Claude Galien (131-201) avait bien dépeint la photophobie et la phonophobie, respectivement la difficulté à supporter la lumière et le bruit, qui accompagnent les migraines.

Une maladie longtemps sous-estimée

Bien que la migraine soit une maladie fréquente, elle n’était pas un enjeu pour le corps médical car non mortelle. Dans les années 1700, l’un des médecins ayant le plus systématiquement exploré cette pathologie est Samuel Tissot, un Suisse. L’une de ses grandes contributions a été de recenser et de réexaminer d’un œil nouveau toutes les connaissances antérieures sur le sujet. Dans son Traité des nerfs et de leurs maladies, il s’est ainsi penché sur des questions importantes comme la constance de l’hémicrânie (douleur de la moitié du crâne) au cours des crises. Mais c’est surtout à partir des années 1820 que la migraine a commencé à intéresser les médecins.

Une maladie féminine ?

La féminisation de cette pathologie est surtout venue à partir du moment où Honoré de Balzac a publié Physiologie du mariage, en 1829. Dans cet essai, il explique que la migraine est un « impôt » que la femme met dans la vie conjugale, et que quand une épouse déclare : « J’ai la migraine », cela signifie qu’elle va s’isoler pour échapper au « devoir conjugal » … Le côté prétexte mis en avant par Balzac a contribué à renforcer l’image d’une maladie pas sérieuse. Pourtant, l’écrivain, lui-même migraineux, en parle comme d’une souffrance dans ses lettres à Mme Hanska. 

Le XIXème, siècle de la migraine

De Maupassant, Nietzsche à Georges Sand, on peut dire que la migraine a tenu une place importante dans les arts et en particulier dans la littérature du XIXe siècle,

A cette époque, la migraine a été particulièrement associée à une classe. C’était la maladie des intellectuels, de la bourgeoisie, des Parisiens… Des individus qui, d’une certaine façon, avaient le temps d’avoir des crises. On pourrait dire aussi que c’était la pathologie de ceux qui se considèrent comme hors du commun. Ce qui est en effet affecté, ce n’est pas n’importe quoi ; c’est la partie la plus noble du corps. Aujourd’hui, on a montré que la migraine peut concerner tout le monde.

Quels traitements au cours des siècles ?

Parmi les traitements les plus désagréables proposés dans l’Antiquité, on peut citer par exemple l’ouverture de la veine frontale pour retirer du sang, puis la cautérisation au fer rouge. Au XIXe siècle, il y a eu une mode des traitements par courants électriques : galvanisation (courants continus de faible intensité), faradisation (courants alternatifs). Certains appareils étaient portables, et les médecins les apportaient à domicile. Le grand tournant dans la thérapeutique a été l’apparition, à la fin du XIXe siècle, de cachets d’aspirine et des antalgiques pyrazolés. Les patients pouvaient mettre ces traitements prêts à l’emploi dans leur poche, et se soigner directement, laissant les médecins quelque peu désœuvrés…

A lire : Les tribulations d’une migraineuse, Delphine Rey, Éditions Anne Carrière – Broché 272 pages

Delphine, trente-cinq ans, mariée, maman d’un adorable petit garçon, a tout pour être heureuse. À ceci près : elle est migraineuse. Alors, régulièrement, Delphine la boute-en-train, mute. Elle devient la rabat-joie, celle qui ne boit pas de Champagne le 31 décembre à minuit, qui maudit les fumeurs, la casse-pieds qui demande qu’on arrête la musique, qu’on éteigne la lumière, celle qui dit, la mort dans l’âme : « Non, chéri, pas ce soir… » avant d’avaler un Triptan, deux somnifères, de glisser sous la couette et de s’endormir, une poche de glace sur la tête.
Refusant de se laisser abattre, elle pérégrine à la recherche du traitement miracle. De l’homéopathe qui lui demande solennellement si elle mange le gras du jambon avant de lui délivrer une ordonnance à lui faire perdre son latin, à l’acupuncteur qui lui recentre son champ d’énergies, en passant par le grand ponte de la migraine et les différents praticiens de la planète psy, elle tente tout, jusqu’à la gouttière qui lui donne « l’air sexy d’un boxeur » et les hormones qui, très vite, à raison d’un kilo supplémentaire par semaine, menacent de la transformer en vache limousine. Dans ces conditions, la vie de couple aura bien du mal à résister… Détruire le mur d’incompréhension séparant l’espèce migraineuse de l’espèce non migraineuse, tel est le but de ce livre que toute migraineuse pourra toujours, l’air de rien, poser sur la table de nuit de son compagnon… 

Sources :

https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/01/06/la-migraine-chez-les-ecrivains-entre-douleur-et-vaudeville_6024966_1650684.html
https://www.lesbelleslettres.com/livre/9782251430348/la-migraine-biographie-d-une-maladie

La Migraine, biographie d’une maladie, Esher Lardreau, Editions Les Belles Lettres – Ester Lardreau est agrégée de philosophie, docteur en histoire de la médecine, est titulaire du DIU Migraines et céphalées. Ses recherches portent sur les procédures de la pratique médicale.

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